•       La magie nous attire tous car nous voulons tous voir nos voeux s'exaucer. Pourtant, peu d'entre nous savent de quoi il en retourne. Alors avant de plonger dans ce monde de doctrines magiques, quelques éclaircissements s'imposent.

          On peut affirmer sans risquer de se tromper que la sorcière est celle qui a recours à des moyens magiques pour arriver à ses fins. Mais la magie n'est pas seulement un ensemble de techniques ancestrales, c'est un art de vivre, une façon d'apprécier la nature, de voir le monde autrement, d'enrichir son coeur.

          Dans de nombreuses régions du monde, la magie est d'un usage quotidien. C'est cette magie que l'on appelle la « Petite Magie » : on invoque les dieux, on bénit et consacre le matériel... Elle ne nécessite que très peu de matériel et de connaissances, elle est généralement transmise de génération en génération. Tout ce dont on a besoin c'est la foi (en Dieu ou en l'efficacité de la pratique magique). Vient ensuite, au plus initié, la « Haute Magie » : elle concerne, entre autre, la réalisation de talismans, la consécration d'un pentacle, un sort de protection, de guérison ou autres... La Haute Magie ne comporte que des rituels d'invocation, de conjuration et divers procédés qui peuvent être utilisés par la sorcière. Elle nécessite, contrairement à la Petite Magie, un matériel important et de bonnes connaissances.

    Pratique d'un rituel
     
    Les différences entre la Magie Blanche et la Magie Noire

          Dans un sens général la magie blanche poursuit des objectifs conformes à l'éthique ou à la morale en faisant appel à des entités considérées comme bénéfiques. Elle est essentiellement gouvernée par les rapports entre l'Homme et la Nature, à savoir respect, amour et réciprocité.

          Dans la magie noire, l'alliance de la sorcière avec la nature est différente : elle implique la domination des autres, l'utilisation plutôt que la coopération des dieux et autres esprits, afin de satisfaire tous ses désirs et besoins. La sorcière agit donc, comme elle l'entend sur les choses et sur les gens.

     

          La magie blanche et la magie noire se ressemblent donc sur le fond : toutes deux sont sujettes à une alliance que l'on fait avec les forces de la Nature afin de modifier les événements, d'agir sur les êtres et les choses. Leur différence réside donc bien dans les intentions de la sorcière. Mais peut-on vraiment les dissocier ? Je ne pense pas. Il est impossible d'en rejeter une, sinon l'autre perd tout son sens, au même titre qu'on ne peut dissocier le Bien et le Mal, Dieu et Satan...


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          De tous temps, les hommes ont ressenti l'influence de la Nature et des différents composants de l'univers sur leur vie et manière d'exister. La sorcellerie a des origines très anciennes et surtout difficiles à situer. Pour les expliquer, différentes théories ont été avancées au fil du temps par d'innombrables scientifiques, théologiens, anthropologues ou écrivains.

          Cela débute par la Préhistoire, où déjà, pour aider sa tribu, celui qui possédait des dons particuliers endossait le rôle de Sorcier. Intermédiaire entre les Hommes, la Nature et l'Au-delà, ce chaman pouvait favoriser la chasse, soigner et guérir les blessures ou arrêter la pluie...

          Plus tard, on rencontre les anciennes croyances pré-chrétiennes issues de Mésopotamie, de Perse ou de Chaldée. Les Chaldéens, notamment, pratiquaient des sacrifices dans un panthéon habité par des Dieux redoutables, afin de conjurer leur fureur. En Perse, la doctrine religieuse prônée par Zaraoustre, alias Zarathoustra, faisait la part belle à la sorcellerie (on croyait que les ongles et les cheveux, une fois détachés du corps, appartenaient au Malin comme demeure de malpropreté).

          Cette méfiance à l'égard des cheveux et des ongles se retrouve un peu partout : chez les Turcs ou les Gauchos du Chili qui cachent les cheveux dans les lézardes des murs, chez les Arméniens qui les dissimulent dans les églises, en Irlande où on mettait de côté les cheveux coupés afin de les récupérer au Jugement Dernier (suivant les paroles de la bible, les cheveux de chacun sont comptés par le Tout-Puissant). En France, jusqu'au XVIème siècle, on croyait que les insectes nuisibles étaient le fruit d'une corruption des cheveux ou des ongles. Ainsi, en Bretagne, on pensait que les cheveux emportés par le vent se transformaient en mouches (Belzébuth, l'un des Princes des démons, était d'ailleurs appelé le « Dieu des Mouches »).

    Portrait de Paracelse

    Paracelse (1493-1541)
    Médecin suisse

          Selon Paracelse, « Les sorcières donnaient à Satan leurs cheveux en garantie du contrat qu'elles passent avec lui ».

          Les inquisiteurs et les chasseurs de sorcières n'ignoraient pas ce caractère démoniaque des cheveux, c'est pourquoi ils prenaient soin de tondre les sorcières au moment de les interroger.
     
    Portrait de Margaret Murray
     Margaret Murray (1863-1963)
    Archéologue, anthropologue
    et écrivain britannique.

          Ces antiques croyances, mélangées aux superstitions et au folklore local, donnèrent lieu à un ensemble de pratiques et de rituels magiques d'essence païenne, la « religion des sorcières ». Cette religion, fondée sur l'adoration du bouc (symbole de puissance sexuelle), sur la magie et la connaissance des plantes, a traversé l'Europe d'Est en Ouest touchant essentiellement les paysans, les serfs et les gens du peuple (les classes plus évoluées de la société préférant se convertir au christianisme).

          Voici à ce sujet, la théorie de Margaret Murray, anthropologue britannique de la fin du XIXème siècle.

    Portrait du Dieu Cornu
     

          Aux temps préhistoriques les humains adoraient des divinités très différentes de celles que nous adorons aujourd'hui. L'une d'elle était la Déesse Mère, Diane, la Reine du Ciel, qui incarnait la création, la naissance, la cueillette, la récolte et les mois d'été.

          L'autre était le Dieu Cornu, à la peau d'animal et aux sabots fourchus, incarnant la chasse, l'acte de tuer pour manger et les mois d'hiver.

          L'année était divisée entre l'adoration de ces deux divinités. Ces deux dieux étaient très anciens et très puissants. Même quand le christianisme devint la religion établie, on ne peut supprimer leurs cultes. Souvent on adorait simultanément dieux chrétiens et païens. C'est pourquoi, on décida de faire naître le Christ un 25 décembre, 4 jours après le solstice d'hiver : les chrétiens voulurent ainsi attirer les adorateurs du soleil dans le giron de la chrétienté.
     
    Portrait de Diane Chasseresse
    Dieu cornu (en haut) et
    Diane chasseresse (en bas)

          Quand les chrétiens furent solidement implantés, les païens, qui subsistaient à cette extermination, passèrent dans la clandestinité. Les chrétiens nommèrent alors leurs dieux « démons » et qualifièrent de démoniaques leurs pratiques religieuses.

          Ceux qui persistaient à honorer les anciens dieux le faisait désormais en secret ; ils se rencontraient en des lieux isolés : landes, forêts, bosquets. Les chrétiens appelaient maintenant leur dieu cornu « Diable » et leur Reine du Ciel fut métamorphosée en mère vierge du Christ.

          C'est ainsi que le paganisme fut d'abord toléré, puis assimilé et enfin éliminé sans pitié. Mais son incidence sur les gens ne disparut jamais totalement et ceux qui continuaient à adorer les anciens dieux furent nommés Sorciers et Sorcières.

     

          C'est pourtant de cette « religion sorcière » décrite par Margaret Murray que se réclame la « Witches International Craft Association », organisation officielle de sorcières dont le siège est à New-York. L'une des émanations de cette association est la Wicca, née dans l'île de Man, où Monique Wilson, élue « reine des sorcières », fonda en 1951 un musée de la sorcellerie à Casteltown. En 1970, en plein mouvement hippie et psychédélique, la Wicca a tenu à Central Park (New-York) le premier congrès mondial de sorcellerie, d'où sont nés divers mouvements de revendication, tels que le Mouvement de Libération des Sorcières, l'Agence de Presse de Sorcières, le Bureau des Sorciers Conférenciés et la Ligue conte la Diffamation des Sorciers.

     

          De nos jours, la sorcière moderne, héritière d'une tradition séculaire confirmée par l'expérience, devrait être une sorcière qui a repris sa place dans la société, qui a enrichi les recettes traditionnelles et élargi leurs domaines d'application au bien être et à la spiritualité. La magie est pour elle un chemin de vie, une façon de considérer le monde et la nature qui est un guide.


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  • Lieu de rencontre : autour d'un dolmen
     
    Où les sorcières se rencontraient-elles ?

          D'après légendes et grimoires, elles se retrouvaient autour de puits magiques, d'arbres enchantés, cercles de pierres ; tous les sites sacrés des païens.

          La Cornouaille est couverte de sites de sorcellerie, ainsi qu'il convient à un pays de magie : Castle Peak, le Roc des Sorcières à Treen, et Zennor figurent parmi les hauts lieux de la sorcellerie dans les Iles Britanniques. Le pays Basque est aussi célèbre comme terre des sorcières. Les sorcières basques auraient adoré un dieu ayant la forme d'homme-bouc à la fourrure noire.

     

    Autres sites de sorcellerie :

     

    • Glastonburg, en Angleterre, où l'on situe l'Avalon des légendes Arthuriennes.
    • Le Lac Snowdonia de Llyn Llydaw, au Pays de Galles, où le roi Arthur est censé avoir disparu.
    • Stonehenge, en Angleterre. Sa construction fut attribuée à Merlin durant des siècles.
    • Le Mont Whitney, en Californie, est l'un des endroits les plus magiques d'Amérique bien qu'aucun temple n'y soit bâti. La montagne est un temple en elle-même, le vent en est la prêtresse.
    • La Fontaine de Barenton, dans la forêt de Brocéliande, en Bretagne, où selon la légende, le magicien Merlin serait tombé sous les charmes de Viviane, sa fée bien aimée. Vers la fin de sa vie Merlin lui confia ses secrets de magie. Viviane, l'ingrate, s'en servit pour l'emprisonner dans une tour imprenable.

     

    Plaine de Salisbury

     

    Plaine de Salisbury en Angleterre. Ce monument est vraisemblablement un ancien sanctuaire dédié au culte solaire. Il remonte à l'âge du bronze.

    Fontaine de Barenton

    La fontaine de Barenton en Brocéliande.
    (Ille-et-Vilaine)

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